le fantôme de Louis est bien revenu.....(2e partie)

Louis vivait avec son frère à la ferme "d'en bas" mais ses vaches étaient à la ferme "d'en haut" près du centre "perce neige". Louis à l'époque de la création de ce centre pour handicapés fulminait contre les porteurs de projet. Non pas sur le projet lui même mais sur ses conséquences surtout depuis qu'il avait vu "quelques responsables" dont je tairais le nom arpenter ses champs..je dis bien "arpenter" symboliquement  puisqu'ils étaient accompagnés d'un géometre. Et je suppose que ce n'était pas pour seulement admirer le paysage de l'entrée de la vallée d'Ossau. et sa "bellevue".....

Il se doutait bien que certains commençaient à tirer des plans sur la comète.On ne la lui faisait pas.

Mais il était "meste a case". La propriété c'était sacré comme pour tous les agriculteurs en général et les anciens du métier en particulier. Trop de sueur versée et de dos cassés au fil des générations pour laisser quelques loustics tirés à 4 épingles jouer les promoteurs chez les autres. Certains disaient de lui que la crasse le conservait. Lui répondait que souvent le "sens bon" cachait quelque chose. Bref que l'habit ne faisait pas le moine et encore moins la personne honnête.Connaissant les personnes à qui il faisait allusion je n'étais pas loin de penser la même chose.

Louis n'était pas non plus un homme de "papiers". Après tout pour élever des vaches il n'y en a nul besoin. il suffisait de rentrer chez lui, dans la piece faisant office de cuisine mais de bien d'autres choses pour voir les piles de journaux encore sous plastique et  aussi, il faut le dire, de courriers .'il ne courait pas après l'actualité mais  plutôt  l'actualité qui lui courait après.

Un jour il m'arrive à la maison ,après avoir déposé son peugeot 103 déglingué contre le mur car un courrier aux apparences officielles l'intriguait.

-"tiens toi ,si tu y comprends quelque chose ,regarde ce papier.. Il parle de bio.. quesaco le bio?"

Après avoir parcouru en travers ce courrier je pus le rassurer.

-"Ils te demandent si tu veux te mettre au bio".

.

-"Oui et alors qu'est ce que j'en sais  moi!..

-"Envoie les chier! Du bio c'est ce que tu as fait toute ta vie, toi et tes ancêtres sans que jamais un fonctionnaire ne te pose la question .Mais maintenant cela devient la mode, " pour promouvoir le bio ils veulent donner des sous, mais comme ils vont te donner des sous ils vont venir te faire chier et te contrôler. J'avais surtout pitié des futurs contrôleurs car il avait la fourche facile.Celle à trois dents comme celles qui lui restaient.

C'est "le progrès" diraient les Diafoirus des temps modernes. les mêmes qui avait poussé les agriculteurs à être accro aux engrais " pour exporter pour moins cher" ces derniers ne sachant  pas encore qu'ils allaient être cocus dans ce marché de dupes.

Il faut dire que la chimie et lui ça faisaient deux. Au point que prendre un efferalgan effervescent était  déjà un véritable exploit. C'était pour lui que de la mauvaise limonade  et il  y avait tromperie sur la marchandise.

Etant  un tantinet nostalgique je passe parfois devant la ferme "d'en haut" pour me faire remonter les souvenirs à l'esprit et je n'ai pas dérogé à la règle il y a une quinzaine de jours.

et là stupeur! le sol nivellé par une pelleteuse encore présente...oups! "ils" auraient gagné les Bouigues de pacotille avec leurs maisons de maçons sans avoir jamais touché une truelle et l'équerre sauf peut être dans quelque société secrête  ?

Je descends aussi sec la côte de l'Esquarriou et me précipite vers une connaissance pour lui dire ce que j'avais constaté avec effroi.

-"comment tu ne sais pas? des  producteurs bio ont  racheté et s'installent. Déja 2000 metres carré de serres !.."

-" Oh ! Diu biban  ! c'est pas possible! c'est vrai ça ? Ca ,c'est un coup à Louis! oh le con !...bien joué !