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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 18:48
Je vous salue Marie....

 

 

Etrange histoire  que ce crucifix placé sur la place de l'Eglise et de la Mairie. Non pas que son emplacement soit illogique puisque placé devant le porche.

 

Sur son piédestal est inscrit un nom et une date: MARIE JEANNE TINAUD MARQUISA. 1890

 

Bien naturellement les gens passant devant pensent qu'il s'agit là du nom de la bienfaitrice. je le pensais aussi quand un ancien, plus ancien que moi, m'en a donné la raison il y a quelques temps.

.

alors que maintenant c'est une véritable explosion  à travers les moyens de communication modernes comme "fessebouc" de tous nos sentiments, nos peines et nos joies, d'étalage de nos myriades "d'amis", d'exposition   de nos problèmes existentiels, de prises de positions sur les sujets les plus variés voir avariés,  à l'époque la vie quotidienne était plus simple, moins trépidante et sûrement pas voyeuriste.

 

On n'exposait pas à la société et en place publique les drames qui secouaient les familles.Les gens étaient taiseux.

 

Parmi ces drames il y avait celui des filles mères tombant enceintes d'un  inconnu et accouchant de ce que l'on appelait un bâtard. Elles étaient immédiatement classées comme des filles perdues pour le mariage  voir de petite vertu.

 

Je dis de père inconnu car dans ce cas souvent  l'inconnu, bien évidemment connu, ne reconnaissait pas l'enfant. La pauvre fille n'avait aucun moyen de faire reconnaitre son enfant si son amoureux d'un jour ou d'une nuit ne le voulait pas.

 

Cette jeune marie jeanne Tinaud Marquisa confia à son père son état. Elle ne pouvait plus longtemps  cacher à ses proches  l'arrivée de cet enfant du péché. Il tenta bien auprès cet homme de lui faire avouer qu'il était le géniteur, mais rien n'y fit. Monter les marches du tribunal n'aurait servi à rien, la cause était perdue d'avance .

 

"Cap bourrut" comme le sont souvent les béarnais il lui fallait à tout prix sauver l'honneur de sa fille. Et pour ce faire il usa d'un stratagème ingénieux. Il fallait l'air de rien que tout le monde sache qui était l'auteur de cette infamie et qu'il le reconnaisse malgré lui.

 

Avec ses deniers il fit bâtir ce crucifix,  graver  le nom de sa fille et l'offrit à la commune à la condition expresse qu'il fut exposé sur cette place du village .Car il y avait une autre raison pour laquelle son emplacement à cet endroit était important. Une raison primordiale même.

 

L'amoureux de passade y habitait et devait donc en sortant de chez lui tous les jours  se découvrir devant le crucifix comme cela se faisait à l'époque mais donc  aussi saluer  la demoiselle qu'il avait courtisé et engrossé et dont le nom figurait dessus

 

L'air de rien la chose devenait publique mais sans mot dire.Mais peut être pas sans maudire.

 

 

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commentaires

J
Le genre de petites anecdotes qui n'apparait pas dans le livre "Ogeu, au fil du temps" que je suis en train de relire toujours avec plaisir...<br /> Je pense qu'il y en a plein d'autres comme ça ! <br /> Ce serait sympa qu'il y ait une autre visite commenté du village...( j'ai loupé la dernière par négligence et je m'en veut pas mal...!)<br /> Bonne soirée
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O
lors de la derniere visite commentée du village il avait été fait allusion à cette histoire et ils avaient demandé à une personne présente si elle était d'accord pour que l'on en parle car cela concernait ....sa famille........ mais bon il y avait prescription :) et plus aucun témoin de vivant mais pour le coup grâce à vous j'ai poussé plus loin la curiosité alors que je me posais depuis longtemps la question du pourquoi de cette date.<br /> <br /> A propos est-ce que marie claire Maysonnave (de son nom de jeune fille ) si elle passe par là, et ayant habité elle aussi sur cette place en avait entendu parler ? mes parents ne m'en avaient rien dit alors qu'au moins ma mère née en 1905 avait du en entendre parler<br /> <br /> Bonne soirée...euh!.... nuit..............
O
Bonjour!<br /> en me fiant à l'arbre de cette famille fait par Jean MASOUNABE-PUYANNE, passionné de généalogie et habitant la commune, Marie Jeanne est née en 1872 donc la date inscrite sur le crucifix correspondrait à ses 18 ans....donc on peut en déduire que c'est la date de la relation extra conjugale.<br /> elle trouvera finalement à se marier 5 années plus tard avec un Jean Bederet de Buziet, Hongreur de profession
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J
Bonjour,<br /> est-ce que cette croix date de l'ancien cimetière ? En quelle année a-t'elle été construite ?<br /> Merci et bonne journée
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O
Bonjour!<br /> <br /> excellente question...........que je vais poser à mon tout à qui de droit... :) En effet je ne sais pas si la date correspond à son érection ( je parle du monument bien sûr :) ) ou à la date de la faute commise ou bien encore la date de naissance de cette Marie Jeanne......